catesses. Au sortir de l’École normale, je suis entré à la rédaction d’un journal socialiste. J’écris pour le peuple et je pense comme lui. Le bonhomme Prolo ne hait point un homme pour la forme de son nez. Et puis, permettez-moi de vous le dire : il est affranchi des superstitions qui abêtissent les bourgeois et les rendent méchants. Il ne croit pas que les juifs ont une figure de bouc, des cornes au front et un appendice caudal, qu’ils répandent du sang par le nombril le vendredi saint et qu’ils crucifient un enfant en cérémonie. Il sait qu’il y a des juifs cupides, enrichis par l’usure et l’agio et qui n’ont que des pensées de lucre. Il sait qu’il y a des juifs occupés uniquement de justice et qui consacrèrent leur vie entière à l’affranchissement des prolétaires. Les distinctions de race ne le préoccupent point, parce qu’elles sont chimériques et qu’il vit dans le réel, au dur contact de la nécessité.
Ah ! si, par exemple ! il y a des ouvriers antisémites ; je les ai vus défiler sur les boulevards, devant le Cercle militaire, un jour de grande manifestation.
Ne vous faites pas d’illusions, madame, le prolétariat ne se soucie point de l’antisémitisme. Il a d’autres chats à fouetter.
Monsieur Coton, la question sémitique est