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subir la loi de l’argent juif ? Je m’adresse à monsieur Coton. Nous n’avons pas les mêmes idées en religion et en politique. Vous êtes pour la suppression du budget des cultes, ce qui serait une iniquité monstrueuse, une spoliation. Vous êtes pour la socialisation du capital… C’est comme cela qu’on dit, n’est-ce pas ?…

LE CITOYEN COTON

Oui, madame.

MADAME CÉSAIRE

C’est une chose affreuse ! Quand on a voulu mettre l’impôt sur le revenu, j’en ai été malade… Positivement ! Je connaissais la femme d’un ministre. Je suis allée la trouver. Je me suis jetée à ses genoux. Je lui ai dit : « Madame, ne permettez pas à votre mari d’accomplir cette infamie. » C’est vous dire que nous n’avons pas les mêmes opinions. Mais vous êtes Français, vous êtes Français de race, d’origine, Français de vieille souche…

LE CITOYEN COTON

Je suis fils d’un cordonnier de la Villette et d’une laitière de Palaiseau.

MADAME CÉSAIRE

Eh bien ! est-ce que vous n’éprouvez pas pour le Juif une invincible répulsion ? Est-ce que tout en eux, leur parler, leur aspect, ne vous choque pas ?

LE CITOYEN COTON

Excusez-moi, madame. Je n’ai pas de ces déli-