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empruntent, pour séduire la foule républicaine, votre langage et vos discours. Ils n’ont à la bouche que liberté et droits de l’homme.

Pour les combattre et les vaincre, rappelez-vous, citoyens, que vous devez marcher avec tous les artisans de l’émancipation des travailleurs manuels, avec tous les défenseurs de la justice sociale, et que vous n’avez pas d’ennemis à gauche. Rappelez-vous que, sans les prolétaires, vous n’êtes qu’une poignée de dissidents bourgeois, et qu’unis, mêlés au prolétariat, vous êtes le nombre au service de la justice.

Vous allez entendre la ferme parole d’un homme qui n’a jamais menti. Vous allez entendre le son de l’âme la plus droite et la plus courageuse. Le citoyen Louis Havet va vous entretenir d’un sujet qui, à cette heure, doit vous intéresser particulièrement. Il va vous parler de la moralité des élections, et examiner avec vous les conditions dans lesquelles s’exerce actuellement le droit de suffrage.

Ce sont là des questions qui ne peuvent vous laisser indifférents. Il se trouve à Paris beaucoup de réactionnaires et quelques républicains pour crier : « À bas les parlementaires ». Et ce cri caresse assez agréablement l’oreille des Parisiens. Certes je ne défendrai pas devant vous les actes de la représentation nationale. Sans chercher si ce fut la faute des représentants ou des représentés, les législatures ont succédé aux législatures, et la justice et la bonté ne sont pas encore entrées dans nos lois.