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ALLOCUTION


PRONONCÉE À LA FÊTE EN L’HONNEUR DE DIDEROT
AMI DU PEUPLE


Citoyens,

Des maîtres, qui sont nos amis, viennent ici nous parler de Diderot philosophe, et de Diderot savant. Ce n’est pas à moi, c’est à Duclaux de vous montrer en Diderot le précurseur de Lamarck et de Darwin, c’est à Ferdinand Buisson, c’est à Gabriel Séailles de vous parler du philosophe qui préféra l’examen utile des faits à la vaine recherche des causes, et enseigna qu’il faut demander à la nature non pas « Pourquoi cela ? » comme font les enfants, mais « Comment cela ? » à la manière du chimiste et du physicien.

Pour moi, je n’ai qu’un mot à dire. Je voudrais vous montrer Diderot, ami du peuple.

C’était un homme excellent que le fils du coutelier de Langres. Contemporain de Voltaire et de Rousseau, il fut le meilleur des hommes dans le meilleur des siècles. Il eut la passion des sciences mathématiques, physiques, des arts et métiers. Connaître pour aimer fut l’effort de sa vie entière. Il aimait les hommes, et les