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CONTE
POUR COMMENCER GAIEMENT L’ANNÉE


« Horteur, le fondateur de l’Étoile, le directeur politique et littéraire de la Revue nationale et du Nouveau Siècle illustré, Horteur, m’ayant reçu dans son cabinet, me dit du fond de son siège directorial :

» — Mon bon Marteau, faites-moi un conte pour mon numéro exceptionnel du Nouveau Siècle. Trois cents lignes, à l’occasion du « jour de l’an ». Quelque chose de bien vivant, avec un parfum d’aristocratie.

» Je répondis à Horteur que je n’étais pas bon, au sens du moins où il le disait, mais que je lui donnerais volontiers un conte.

» — J’aimerais bien, me dit-il, que cela s’appelât : Conte pour les riches.

» — J’aimerais mieux : Conte pour les pauvres.

» — C’est ce que j’entends. Un conte qui inspire aux riches de la pitié pour les pauvres.