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Si la reliure est un art et si, par exemple, un livre aux armes de Marie Stuart peut être comparé à la cassette de cette reine dont M. Luzarche a publié les dessins, c’est particulièrement à la dorure que le vêtement d’un livre doit de pouvoir atteindre à la beauté artistique. Nous parlons de la dorure aux petits fers ; non de celle qui est appliquée, d’un seul coup, à l’aide du balancier, sur le plat de maroquin, mais de celle qui, poussée à la main, au moyen de fers de minime dimension, exige de la part de l’ouvrier du goût dans la combinaison des motifs et de l’habileté dans l’application des fers. En songeant à ce que coûte d’invention et d’adresse manuelle une large dentelle d’or composée d’une infinité de pièces mobiles appliquées isolément, on comprend que, si le prix d’une reliure ne peut dépasser une certaine limite, il est des dorures qui, par leur caractère hautement artistique, échappent à toute appréciation vénale.