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et les autres témoignent d'un véritable souci de bien faire et sont justement prisées.

S'il est quelque relieur amoureux de son art et soigneux de sa réputation que nous n'ayons pas cité dans notre liste, nous le regrettons profondément. Nous ne disons que ce que nous savons et nous serions heureux qu'on nous instruisît à notre tour.

Il nous reste à dire un mot de la dorure. Le XVIe, le XVIIe et le XVIIIe siècle nous ont légué un trésor inépuisable de motifs destinés à l'ornementation des livres. Nos doreurs les appliquent avec une habileté de main qu'on n'avait ni au XVIe ni au XVIIIe siècle. MM. Marius Michel et Wampflug doivent être nommés ici. M. Wampflug se fait remarquer par la solidité et l'éclat de sa dorure, M. Marius par l'art exquis des arrangements et le choix des motifs. Ce sont ces deux artistes qui font presque toute la dorure des relieurs dont nous avons parlé plus haut. Cependant M. Trautz-Bauzonnet fait sa dorure lui-même. M. Lortic dore également lui-même. Sa vitrine, placée à l'exposition de Vienne, dans la classe des arts industriels, contenait une série chronologique de reliures de tous les styles, dont notamment quelques-unes, à mosaïques et à compartiments, sont des oeuvres qui témoignent d'un soin patient et d'un goût délicat et font songer, par le prodigieux travail qu'elles ont coûté, aux pièces de maîtrise des anciennes corporations.