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apparaître comme gage du respect que le relieur a eu des marges. Les marges d’un livre sont comme le cadre d’un tableau : leurs proportions importent à l’effet plastique de la page.

Les reliures pleines vraiment riches et magistrales se font en maroquin du Levant.

Il y aurait un autre genre de reliure qui nous plairait particulièrement pour les réimpressions, parce que son style archaïque serait en harmonie avec ces sortes d’ouvrages : c’est la reliure en vélin ; par malheur, nous ne connaissons pas un seul atelier où on la fasse à la satisfaction d’un véritable connaisseur. Nous espérons qu’un relieur artiste et patient viendra un jour, qui reprendra sur ce point et adaptera au goût de notre époque les traditions du xvie siècle.

Un mauvais relieur gâte irréparablement un livre, un bon relieur le rend durable et l’enrichit.

Voici les noms des relieurs qui ont fait preuve, à notre connaissance, d’habileté, de soin et de goût :

MM. Allô, les successeurs de Capé, Chambolle, successeur de Duru, Cuzin, David, Hardy, Lortic, Thibaron, Trautz-Bauzonnet.

Nous n’avons nommé ici que des hommes excellant dans leur art. Tous n’ont point les mêmes qualités ; ainsi, pour ne citer qu’un exemple, les reliures de Trautz-Bauzonnet sont solides et un peu massives, tandis que celles de Capé sont élégantes et légères jusqu’à l’excès ; mais les unes