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immédiatement à ce livre une reliure définitive, il peut le faire cartonner. Mais qu’on ne pense pas que ce soit chose indifférente de confier le plus simple cartonnage à un bon ou à un mauvais ouvrier. Un livre, dans ce cas même, court risque d’être irréparablement gâté, s’il est préparé par une main maladroite.

Aussi devons-nous nommer ici M. Raparlier, qui opère le laminage ou battage et le repliage pour des cartonnages de deux francs avec les mêmes soins intelligents que prennent les meilleurs ouvriers quand il s’agit d’une reliure de trente francs ou plus. Une telle façon de procéder nous fait estimer particulièrement les élégants cartonnages en demi-toile anglaise et les demi-reliures de maroquin à long grain qui sortent de l’atelier de M. Raparlier.

L’opération qui a pour but de donner une surface plane aux feuillets du livre, le battage, se faisait jadis uniquement au marteau ; on emploie aujourd’hui le laminoir, avec lequel on obtient cette précision un peu dure qui caractérise le travail de toute machine. Le battage au marteau, qui n’est pas complétement abandonné, produit des effets qui dépendent entièrement de l’ouvrier. S’il est habile, son travail a une souplesse, un moelleux que la main humaine peut seule donner. Il est des relieurs qui emploient avantageusement les deux procédés. Quand le livre est passé au laminoir, ils lui donnent avec adresse le coup de