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de l’art du xviiie siècle que ce qui est strictement nécessaire pour indiquer l’application qu’on en peut faire à la décoration des livres nouveaux. Pour nous, qui nous sommes particulièrement occupé de la réimpression des écrivains classiques en caractères dit elzéviriens, nous avons dû adopter, pour les ornements, le style du xvie siècle, qui est le plus en rapport à la fois avec la forme typographique et l’esprit de nos auteurs. Une copie exacte de tels ou tels fleurons, de telles ou telles lettres ornées, nous a paru œuvre en quelque sorte stérile et d’ailleurs d’une exécution peu satisfaisante. Nos procédés actuels de gravure, étant plus délicats, plus fins que ceux d’autrefois, sont par cela même mal applicables à la reproduction servile des bois du xvie siècle. Nous ne saurions imiter aujourd’hui la taille épaisse, large et peu minutieuse de la vieille gravure d’ornement. Nous sommes forcés, dans une simple copie, d’amaigrir le trait et d’ôter de la sorte à l’ensemble quelque chose de son caractère. Aussi avons-nous été heureux que M. Renard, artiste d’un rare talent décoratif, voulût bien dessiner pour nous des bois, des culs-de-lampe et des alphabets niellés qui, par le style, procèdent de la Renaissance, mais qui, par la liberté des combinaisons et la nouveauté du faire, sont des œuvres originales.

Les vignettes sur cuivre, intercalées dans le texte, comme fleurons ou culs-de-lampe, à la