Page:France - Le livre du bibliophile, 1874.djvu/32

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

niellées, des lettres à fond sablé, des lettres à sujets. Les ornements venus d’Italie, délicatement modifiés par la main française, portent tous l’empreinte d’un style unique et magistral.

En ce temps-là, des artistes illustres, les Jean Cousin, les Geoffroy Tory, les Petit Bernard, ne dédaignaient pas de dessiner des lettres et des ornements pour de beaux livres.

Le xviie siècle néglige l’ornement et s’applique surtout à la composition des grands sujets, des frontispices et des portails superbement dessinés et gravés.

Le xviiie siècle, le siècle charmant du rococo, associe avec un art exquis le sujet à l’ornement et mêle heureusement l’illustration et la décoration.

C’est sous Louis XV que de petits culs-de-lampe, commencés à l’eau-forte et finis à la pointe sèche, présentent des Amours et des Génies dans des ornements de coquille et de rocaille.

Alors les grands petits maîtres de la vignette, les Eisen, les Cochin, les Gravelot, les Marillier, ne dédaignaient pas d’onementer eux-mêmes les livres qu’ils illustraient. Les gravures sur cuivre prenaient place dans le texte même, en haut et en bas des pages, variant à l’infini sur les feuillets les motifs que portaient, dans le même temps, les trumeaux et les dessus de porte des boudoirs, ou les moulures des œils-de-bœuf aux façades des châteaux.

Nous ne rappelons de l’art de la Renaissance et