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caractère propre à cette collection, qui doit d'être de petite dimension, d'un format de poche intime et commode.

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Du Tirage

MAIS l'action efficace de l'éditeur cesse quand il a donné le bon à tirer. C'est pourtant du tirage que dépend la bonne ou la mauvaise réussite du livre, et tous les soins antérieurs sont perdus si le tirage laisse à désirer. Cette réussite, qui tient en partie à plusieurs circonstances fatales, telles que les influences atmosphériques, est due encore et surtout à l'encre qu'on emploie. Si l'imprimeur ne se procure pas une encre dont la composition chimique soit satisfaisante, les feuillets qu'il imprime maculeront inévitablement, même au bout d'un certain temps. Le tirage dépend beaucoup aussi des soins qu'y donne l'ouvrier. Celui-ci donc a sa part d'honneur ou de blâme : il est de sa dignité de s'en préoccuper sérieusement. Il faut qu'il ait la passion de son art : on ne fait bien que ce que l'on aime.

Le rouleau qu'on emploie pour encrer est d'ordinaire en colle forte et en mélasse. Nous préférerions le miel à cette dernière substance, parce que le miel est pur de scories et donne du mordant à la lettre. Par les extrêmes chaleurs il s'amollit et donne trop d'encre ; par les grands froids il