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En mettant à part les superbes séries que possèdent les maisons Perrin, de Lyon, et J. Claye, de Paris, les caractères elzéviriens les mieux copiés sont, jusqu’à ce jour, ceux de la Fonderie générale. Par malheur, ils sont fondus avec une matière cassante qui en rend l’emploi peu sûr. Nous regrettons que M. Deberny n’ait point achevé la font qu’il entreprend avec le zèle intelligent d’un véritable artiste. Le six, petit œil, seul gravé en ce moment, est fort beau.

Notre souhait serait de voir copier exactement les types du xvie siècle. On ne l’a pas fait jusqu’ici. Cependant il n’est pas de types plus beaux que ceux employés de 1525 à 1600. Les arts industriels, c’est-à-dire les arts mêlés à la vie, florissaient alors dans toute la splendeur d’une expansion unique. Le beau était chose familière et à la portée de tous les artisans. L’ouvrier savait donner une forme superbe aussi bien à une lettre moulée qu’à la grille d’un parc ou à la cheminée d’une grande salle. Lors de la Renaissance, la tournure des capitales, des italiques, les contours de l’ϐ, du c‍t, toutes les ligatures et toutes les lettres doubles avaient une beauté non retrouvée depuis.

C’est ici le lieu de rectifier une erreur commune à presque tous les typographes actuels, et qu’on trouve aussi bien dans plusieurs des livres édités par nous que sur le titre même des Annales archéologiques de France. Nos imprimeurs em-