Page:France - Le livre du bibliophile, 1874.djvu/21

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bibliographique était encore imparfaite, arrêtèrent bientôt l’essor des beaux livres. M. Perrin ne consacrait guère ses excellents caractères qu’à des ouvrages d’un intérêt ou médiocre, ou purement local. A part les Sonnets de M. Soulary, et plus récemment les Œuvres de Molière, il ne sortait de ses presses que des poésies restées obscures et des travaux d’histoire provinciale. M. Jannet, qui, au contraire, avait entrepris une bibliothèque dont le cadre, trop peu défini, s’ouvrait aux vieux classiques français, avait été contraint, malgré son zèle, de suspendre ses réimpressions. Ce fut ce découragement qui détermina, dans notre esprit, la publication de La Pléiade françoise. Le prospectus parut en 1865, et le premier volume fut achevé l’année suivante. Notre dessein en publiant les sept poëtes de la Renaissance était d’empêcher, autant qu’il était en nous, que l’art de réimprimer fidèlement les textes originaux, en leur conservant leur physionnomie primitive, se perdît. La Pléiade servit de dédicace à notre maison.

Les bibliophiles qui ont bien voulu suivre nos travaux savent que nous avions dès lors l’idée de réimprimer, selon un plan nettement défini, les principaux monuments de la langue française ; notre projet est déjà réalisé en partie. Heureux si nous avons pu donner aux livres de nos collections quelque chose de cette beauté correcte et sérieuse qu’avec l’aide de précieux auxiliaires nous poursuivrons de tous nos efforts.