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caractères dont l’ancienneté faisait, à proprement parler, la nouveauté, et qu’il ne contribua pas peu à mettre à la mode.

Au même moment, un imprimeur distingué, chef actuellement d’une des premières maisons de Paris, M. J. Claye, faisait des recherches dans le même sens, tant il est vrai qu’un retour vers les types anciens et décoratifs était alors nécessaire. M. Claye était allé à Lille, vieux centre abandonné d’imprimerie populaire ; il avait cherché, mais vainement, des poinçons antiques échappés à la destruction. Il acquit alors ce qui restait du matériel de M. Rey, et c’est ainsi que les maisons Perrin et J. Claye possèdent des caractères véritablement anciens.

M. Jannet, de son côté, fit fondre des caractères d’un type analogue. L’éditeur de la Bibliothèque elzévirienne, dont la mort encore récente est une grande perte pour la librairie, était doué d’un esprit plus ingénieux, plus industrieux encore qu’artistique. Les caractères qu’il employa, d’une forme étroite et conçus pour faire tenir beaucoup de texte dans peu d'espace, n’ont pas toute la pureté désirable. Nous n’en reconnaissons pas moins hautement que M. Jannet doit être nommé avec honneur parmi ceux qui ont contribué à la renaissance moderne de l’art typographique.

Mais des difficultés sérieuses, issues de la complication des nécessités artistiques et commerciales en face d’un public dont l’éducation