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des poëtes, des fautes graves dont la connaissance des lois prosodiques les eût certainement préservés.

M. Génin, si prisé d’ailleurs comme philologue, a reproduit, dans son édition de la Farce de maître Pathelin, plusieurs vers faux que M. Littré a aisément corrigés. Il était pourtant impossible de supposer que l’auteur de tant de vers si bien faits en eût laissé échapper de trop longs ou de trop courts. Nous faisons cette remarque appuyée de cet exemple pour montrer combien il est indispensable d’être aussi attentif à la prosodie qu’à la grammaire, quand il s’agit d’éditer les œuvres d’un poëte.

Le texte une fois établi, il convient de l’éclaircir sur tous les points où soit la distance des temps, soit toute autre cause, a mis quelque obscurité. C’est là le principal objet des notes. Nous les plaçons à la fin de chaque volume, mêlées aux variantes, et non pas au bas des pages, où elles ont l’inconvénient de noyer le texte si elles sont abondantes et, dans tous les cas, de distraire de l’œuvre elle-même l’esprit du lecteur. Chaque note est précédée de l’indication de la page et de la ligne auxquelles elle se rapporte ; car, dans notre respect religieux pour les grands écrivains, nous n’avons point voulu interrompre leurs phrases, selon l’usage commun, par des chiffres ou des astérisques. L’absence de ces petits signes contribue à donner à nos livres la pureté d’aspect que nous recherchons.