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ne s’était pas donné la peine de recourir aux textes originaux.

Nous ne confondons pas avec ces fâcheuses légèretés les efforts de quelques savants éditeurs qui suivent avec une consciencieuse régularité un système différent du nôtre, et qui, tout en collationnant avec soin leurs éditions sur les textes originaux, appliquent à ces textes l’orthographe de Voltaire et la ponctuation moderne. Nous sommes persuadés qu’on peut faire de bons livres d’après cet ancien système, mais nous pensons que nos éditions, conçues comme nous venons de le dire, doivent offrir, au point de vue philologique, un intérêt particulier et plaire, par un charme spécial, aux esprits doués d’un sentiment littéraire vraiment délicat. Ces éditions ont incontestablement l’avantage d’être les seules d’après lesquelles on puisse faire soit un glossaire, soit tout autre travail de grammaire historique. Enfin elles rentrent dans la définition qu’un savant contemporain donne des bonnes éditions :

« L’élément essentiel des bonnes éditions est toujours dans l’étendue et dans l’exactitude des notions grammaticales, appuyées subsidiairement sur les indications lexicographiques et sur la comparaison des manuscrits[1] ».

Une observation importante trouve sa place ici. Certains éditeurs lettrés ont commis, en publiant

  1. Littré, Histoire de la langue française, I, 133.