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Petite Bibliothèque littéraire et dans la Bibliothèque d’un curieux. Chacun des volumes de ces collections reproduit les formes du texte original avec l’exactitude la plus rigoureuse. L’orthographe et la ponctuation propres à chaque auteur y sont scrupuleusement conservées. Nous croyons, en effet, que des mille détails de la ponctuation et de l’orthographe dépend, en partie, la physionomie générale d’un écrivain, et que modifier ces détails c’est altérer le caractère de l’ensemble.

Il est fréquent de voir, dans les textes originaux des écrivains du XVIe et du xviiie siècle, un même mot écrit de deux façons différentes à quelques lignes d’intervalle. Nous n’avons jamais été tenté, comme on l’est communément encore, d’adopter pour les deux endroits une seule forme grammaticale. Les deux leçons nous paraissent, au contraire, utiles à garder comme un témoignage de l’indécision dans laquelle a si longtemps flotté l’orthographe française.

On a prétendu que le souci des points et des virgules, des capitales et des particularités orthographiques est propre aux auteurs contemporains et que nos classiques ne l’avaient point. Mais, en réalité, un souci de cette nature n’est pas plus nouveau que ce soin de la forme qui surprend si fort le public chez les poëtes modernes et qui est commun aux vrais poëtes de tous les temps. Les éditions originales des classiques sont loin de ne présenter que des singularités peu philologiques, dues