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« Ils vous ont dit qu’il fallait continuer la lutte à côté de l’Angleterre et qu’ils vous donneraient des armes pour continuer à combattre les Allemands et les Italiens.

« Je vous le demande, avez-vous jamais eu devant vous d’autres adversaires que vos frères français ?

« Avez-vous vu, à Dakar, au Gabon et, aujourd’hui, en Syrie, un seul Allemand et un seul Italien ?

« On vous avait promis dans votre acte d’engagement de ne jamais vous opposer aux Français. On ne vous a opposés qu’à eux.

« Je voudrais que vous réfléchissiez bien à ce que vous dit aujourd’hui un chef que les injures ne feront pas dévier de ce qu’il sait être son devoir.

« Il n’est pas trop tard pour reconnaître votre erreur ; même égarés, vous restez les fils de la France. Au nom du maréchal, qui est prêt à pardonner, je vous demande de rejoindre, de l’autre côté de la ligne de feu, vos frères et votre seul drapeau. « Vos chefs, eux, n’ont pas d’excuse ; ils seront châtiés. »

c) LE VOYAGE DU MARÉCHAL PÉTAIN EN LIMOUSIN.

Ce voyage qui a eu lieu au lendemain du premier anniversaire de l’accession au pouvoir du maréchal Pétain, revêt un caractère symbolique.

Depuis longtemps le maréchal, dont l’été dernier les premières inspections avaient eu pour objet des organisations de jeunes, désirait obtenir une vue d’ensemble des résultats de l’action persévérante entreprise et poursuivie suivant ses directives. Il n’a cessé de témoigner, toute sa vie, surtout depuis un an, un intérêt particulier à la Jeunesse et à la préparation de celle-ci, à sa tâche future, sur le plan familial et national. Après la déroute de l’année dernière, il l’a aussitôt considérée comme la réserve et l’espérance de la patrie.

« Trop peu d’enfants, disait-il, trop peu d’armes, trop peu d’alliés : voilà les causes de notre défaite. »

La France, pays le plus peuplé d’Europe au XVIIe siècle, n’avait plus assez de jeunes pour l’animer, la servir, la défendre. Le 13 août 1940, le Maréchal abordait un autre problème : celui du désarroi de la jeunesse vaincue, sans avoir eu les moyens de se défendre et, souvent même, sans avoir eu l’occasion de se battre.

« Parmi les victimes de la guerre, la jeunesse est plus particulièrement l’objet de notre souci. Adolescents séparés de vos familles, jeunes démobilisés incertains du lendemain, je m’associe à vos tris-