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Sans compter que, pour un nègre, il y avait en plus cet avantage que l’on ne craignait pas de se noircir les mains !

Et, courageusement, Raphaël s’en fut se faire embaucher dans les mines.

Le pauvre Raphaël connut là des heures peu drôles ; sans doute, son existence était assurée, mais qu’elle existence !

Perpétuel et monotone va-et-vient, avec la hotte de minerai pesant sur les épaules, et, à la cantine, les maigres repas, et le coucher dans une cabane de planches…

La seule distraction c’était, le dimanche, de venir noyer les ennuis et les fatigues de la semaine dans les cabarets de Bilbao.

Il faut dire que Raphaël y avait acquis une honorable notoriété ; c’était un jovial compagnon, toujours prêt à rire des bonnes histoires que racontaient les