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À travailler seul, les bénéfices risquaient d’être incertains, car, parfois, pendant que l’on accompagnerait, pour un profit médiocre, le voyageur de tel tramway, on manquerait, au même instant, le pourboire princier du voyageur qu’amènerait le train ou le tramway suivant.

Et puis, Raphaël était nègre : c’est une grande qualité dans le métier, cela flatte beaucoup de personnes, qui aiment à faire porter leurs valises par un nègre.

Quant à lui, Trompette, moins vigoureux que Raphaël, il en faisait loyalement l’aveu, il était plus apte, sans doute, aux fonctions de commissionnaire et de guide, plus « chasseur » que « portefaix », — mais, justement, à eux deux, ils se compléteraient merveilleusement, ils étaient armés pour opérer le « trust » des voyageurs de Bilbao : à eux deux, ils soulèveraient le monde, — ou du moins les bagages de tout le monde.