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et voici que maintenant elle se découvre pour Raphaël un attachement infini, elle ne peut se décider à se séparer de lui, elle ne se consolerait pas de sa perte, une perte inappréciable.

Elle finit pourtant par l’apprécier, au prix de dix-huit onces, sur lequel on tomba d’accord.

Et c’est ainsi que, pour dix-huit onces, Raphaël devint la propriété du señor Castanio, riche Portugais qui faisait, avec les Antilles, le commerce du riz et des céréales, et qui, venu pour passer des marches à la Havane, en ramena ce petit nègre, par-dessus le marché.

Ce Portugais était fixé en Espagne, il avait ses comptoirs à Bilbao ; c’est là que Raphaël débarqua d’abord avec son nouveau maître, et la ville, son animation, ses tramways, produisirent sur le jeune voyageur la meilleure et la plus agréable impression.

Mais ce n’est pas Bilbao que devait habiter Raphaël ; le señor Castanio possédait, à une vingtaine de kilomètres, au village de Castrosopuelta une pro-