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sera-t-elle « comique », aura-t-elle chance de plaire au public, de provoquer son rire et sa sympathie ?

Car c’est le premier point : il faut qu’au premier mot, une sorte de courant sympathique se soit établi entre le clown et le public, sinon tous les efforts du malheureux, et ses grimaces, et ses culbutes ne serviront à rien, n’atténueront pas l’échec lamentable et trop fatal…

Donc Footit prononça les sacramentelles paroles :

— « Voulez-vous jouer avec moâ ? »

(Et sans doute, à l’instant même, pensait-il qu’il eût été préférable pour lui de ne jamais proposer de jouer à personne, — de jouer, s’entend, au poker…)

— « Voulez-vous jouer avec moâ ? »

Un mouvement d’attention dans la foule, une rumeur joyeuse : le courant