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sissent vraiment, — Footit était un excellent élève !

Eh ! bien, non, malgré le plaisir que nous aurions eu à ce qu’il se dégageât de tout ceci un petit enseignement moral, — non, Footit ne fut pas ce qu’on peut appeler un excellent élève ; et, dût notre récit y perdre un agrément notoire, il nous faut reconnaître également qu’il ne fut pas non plus le damné mauvais sujet ni le cancre exécrable, que, jeunes gens, vous vous plairiez à imaginer.

Sans doute il lui arriva bien, une nuit, au moyen d’un lasso mystérieusement confectionné, d’atteindre, avec une habileté d’Indien Siou, la cloche du réveil, qu’il se mit à agiter à toute volée, arrachant brusquement au sommeil maîtres et élèves et les jetant hors de leurs lits, affolés…

Mais justement n’était-ce pas pitié : être aussi merveilleusement doué pour combiner les farces les plus imprévues, avoir imaginé celle-la, …et n’en avoir jamais recommencé d’autres !…

Pourtant M. Fips n’était pas bien sévère, en dépit de sa cravache ; d’ailleurs, cette cravache qu’il ne lâchait jamais, se rapportait seulement à une légende, d’après laquelle M. Fips, avant d’être gérant de collège, et surtout avant d’épouser Mme Fips, aurait été un cavalier fervent et émérite.

À la vérité, personne à Nottingham ni aux environs n’avait le souvenir d’avoir jamais vu M. Fips monter sur un cheval ; mais il n’était pas rare qu’on le rencontrât qui se promenait à pied à travers la campagne, en faisant, d’un bras encore vigoureux et alerte, tournoyer et siffler sa cravache : M. Fips aimait infiniment