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sans dire que ce sont là procédés d’éducation qui devaient être peu courants dans les familles de négociants de Nottingham !…

Mais pour ce qui est des éléments de la grammaire et des premières notions d’arithmétique ou de géographie, le jeune Footit en savait presque autant que ses petits camarades du même âge ; car au cirque de Manchester, comme dans tous les cirques d’ailleurs, il y avait alors le « maître de ballet », qui avait mission d’utiliser les loisirs que lui laissait la mise en scène des pantomimes, en enseignant à lire et à écrire aux enfants de la « compagnie » : la pantomime, n’est-ce pas, en effet, ce qui rattache les cirques à la littérature ?

Le jeune Footit arrivait en somme à Arnold College avec cette supériorité qu’à un âge où bien des petits garçons rêvent de s’enfuir du collège pour aller s’engager dans un cirque, il avait déjà une vieille expérience des cirques alors qu’on le mettait au collège.

Je ne me dissimule pas que bien des jeunes gens qui liront ces lignes seraient ravis d’apprendre que l’élève Footit fut un terrible garçon, dont les tours pendables bouleversèrent Arnold College, et qui, par son indiscipline féconde en ruses ingénieuses, causa mille tourments à l’honorable M. Fips, et à Mme Fips, sa digne épouse.

Et je sais aussi que, par contre, bien des parents me sauraient gré de pouvoir citer à leur fils l’irréprochable conduite et l’application exemplaire de l’élève Footit :

— Plus tard, tu feras ce que tu voudras, des vers ou de l’automobile ; mais on est au collège, c’est pour travailler ; en tout, il n’y a que les bons élèves qui réus-