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voix enjouée et amicale, — il vous écrira bientôt des nouvelles du pudding de Mme Fips !…

Et c’est ainsi qu’un jour de novembre 1872, M. Footit, qui dirigeait, à Manchester, le célèbre Footit great allied circus[1], vint faire inscrire son fils aîné parmi les élèves d’Arnold College, institution fort avantageusement connue dans la campagne de Nottingham où, moyennant quinze cents francs par an, concurremment aux puddings de Mme Fips, nourriture corporelle, M. Fips assurait, pour sa part, le soin de nourrir les jeunes cerveaux.

Certes, entre tous ses camarades, presque tous fils de négociants des environs, le nouvel élève d’Arnold College était vraisemblablement le seul capable de se tenir les jambes en l’air, en équilibre, sur la chaise du professeur, et de se présenter devant le tableau noir en exécutant le saut périlleux.

C’est que, dès l’âge de quatre ans, son père l’avait accoutumé à travailler avec lui dans son cirque ; Master Footit entrait en piste, apportant quelque chose de roulé dans un grand mouchoir : ce quelque chose, c’était le jeune Footit qui, sorti du mouchoir déplié, sautait à pieds joints sur les mains croisées de son père, puis sur les épaules, puis sur la tête ; et comme il était déjà facétieux, parfois, lorsque le père s’était allongé à terre pour se relever en force, le gamin feignait de trébucher et lui montait sur le nez…

  1. Grand cirque Footit et Cie.