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et peuvent attendre, en sûreté, qu’on les vienne chercher et sauver.

J’imagine que, ce jour-là, Tomy eut beau jeu auprès de son père, à le persuader de la supériorité de l’acrobatie, ou pour le moins de la natation, sur toutes les sciences et toute la pédagogie du pensionnat de Nogent-sur-Marne.

Car, c’est assurément Tomy qui a le plus du « sang de clown », et, dans les veines, l’amour passionné de cette profession.

Et il faut dire qu’à lui aussi une circonstance imprévue permit d’apprécier les avantages que la vie semble réserver aux acrobates : n’est-ce pas lui qui, renversé en plein faubourg St-Honoré, par un cheval attelé à une tapissière, se souvint à propos des théories et des exemples de son père, et déboulant adroitement entre les jambes du cheval, comme un acrobate qui, sur la piste du cirque, manque son coup et se relève en grâce, en fut quitte pour quelques contusions légères.

Sinon c’en était peut-être fait du continuateur de Footit ; car j’ai dans l’idée que ce jeune Tomy sera le Footit de nos fils, comme Eugène en sera le Chocolat.

Eugène — Eugène Raphaël, — est le fils de Chocolat : Chocolat est en effet, lui aussi, marié et père de famille, et la Noce de Chocolat ne fut pas qu’une pantomime.

Famille vraiment patriarcale, que celle de Chocolat.

N’ai-je pas là, sous les yeux, une superbe photographie du joyeux nègre