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Ça, c’était un tour que le père avait répété, un exercice de force ou de souplesse que les enfants rêvaient d’exécuter eux aussi, et que Footit leur expliquait, leur apprenait, en effet, lorsqu’ils avaient terminé ou le problème, ou l’analyse — pour les récompenser, lorsqu’ils avaient de bonnes notes.

Et c’est ainsi que les enfants de Footit sont devenus clowns à leurs moments perdus, ou que, du moins, ils ont acquis cette grâce de mouvements, robuste et agile, dont leur père, pour en être, encore une fois, moins fier que de leurs connaissances scolaires — dont leur père peut tout de même à bon droit s’enorgueillir.

À deux reprises déjà, la vie ne s’est-elle pas chargée de leur montrer toute l’importance pratique des leçons paternelles ?

Ce fut ce jour, d’abord, ce jour déjà ancien, où, descendus sur le quai des Tuileries, Georges, qui avait alors 14 ans, et Tomy 12, pêchaient à la ligne, tandis que le petit Harry jouait auprès d’eux.

Emporté par l’ardeur du jeu, cependant que ses frères, eux, étaient tout aux ardeurs de la pêche, Harry s’approche un peu trop près de la berge, fait un faux pas et glisse dans le fleuve.

Mais ce n’est pas, heureusement, en vain, que le Nouveau-Cirque a une piste nautique : Georges et Tomy se précipitent, parviennent à maintenir Harry hors de l’eau ; une sapine flotte non loin, ils nagent vers elles, s’y accrochent, et d’un rétablissement vigoureux s’y installent avec leur jeune frère,