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avec une série de coups, de gifles ; il est jeté par terre, trépigné ; ses bagages, on les lui jette à la tête ; et il faut se dépêcher : va-t-on faire attendre un train pour un nègre, et de troisième classe encore !… »

Le même commentateur, M. Ernest Nomis, a écrit à propos de nos deux héros :

« Ils ont chacun leur caractère propre, connu d’avance du public : Footit c’est le maître despote, entêté, d’une intelligence bornée sur certains points mais très bien sur d’autres, mauvais, taquin, lâche avec les grands, autoritaire avec les petits. Chocolat au contraire est le nègre souffre-douleur, qui obéit, infortuné, sans se plaindre, mais qui reste paresseux et dont le masque impassible laisse le spectateur indécis de savoir s’il a devant lui une brute achevée et sans cervelle, ou un malheureux très intelligent, qui connaît sa déchéance morale, qui comprend tout, mais ne dit rien parce que… cela ne servirait à rien ! »