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Et cependant solitaire, au quai de la voie
Numéro trois,
L’imprévoyante grosse Madame
Attend le train, sans que l’un voie
Nulle angoisse troubler son âme :
Pourtant, ô Madame, voyons,
Où mettra-t-on, où mettra-t-on,
Tous les filets, tous les cartons,
Qui encombrent,
Dans la nuit sombre,
Qui encombrent autour de vous le macadam ?

Et vous-même, il vous faut un peu de place, dame !

Le train paraît ; vous bondissez,
— Pressez ! pressez ! —
Combien dures ces portières !
Les veilleuses, les yeux baissés,
Sournoises, cachent leur lumière ;
Enfin, voici qu’après des efforts insensés,
Le compartiment s’est ouvert :

Ah ! pauvre !