Page:Franc-Nohain - Les Chansons des trains et des gares, 1900.djvu/12

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

trains ; mais, enfant de la Bourgogne généreuse, ce sont vos gares les premières où j’attendis de la famille, c’est dans vos trains que, frêle garçonnet, j’appris à avoir mal au cœur.

Plus tard des maîtres zélés mirent sous mes yeux avides ces cartes de notre chère France, où fièrement s’enchevêtrent les multiples réseaux, bienfaits du progrès civilisateur et d’un gouvernement démocratique ; chagrins d’amour, caprices de la vie administrative, et vous surtout, crus fameux dont je devais un jour colporter la marque, vous m’avez fait m’asseoir sur les coussins de couleur diverse de tant de diverses compagnies : je connus ces autres lignes, de l’État, du Nord, de l’Est, et d’Orléans, que sais-je ? — Mais quand j’interrogeais mon cœur, mon cœur continuait à répondre avec une douceur un peu mélancolique mais si tendre : Paris-Lyon-Méditerranée.

Et, pourquoi le taire, ce n’est pas Paris-Lyon-Méditerranée que répondait mon cœur, mais bien plutôt trois lettres, ces trois lettres prestigieuses et sonores : P.-L.-M.

P.-L.-M. !