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FLÛTES

Et pieds aussi de dames d’un certain âge,
Pieds de vieux généraux qui furent en Afrique,
Pieds de financiers juifs, — que Drumont ne ménage, –
Pieds d’ecclésiastiques !…
 
Voici venir les pédicures,
Qui de vos maux, ô Pieds, ont cure :
Œils-de-perdrix,
Pas de merci ;
Oignons, oignons,
Et durillons,
Sautez, sautez,
Callosités !
Cornes et cors,
Voici la mort !

Avec des gestes délicats et distingués,
Ainsi les pédicures font leur petite besogne,
Qu’ils entremêlent de propos graves ou gais,
Et taillent, et découpent, et rognent,
En vous entretenant de Cléo de Mérode,
Ou de l’article d’Émile Faguet.

Mais ne parlez pas politique,
Ne leur vantez la République,
Ou vous verrez trembler leur main :
« Le Régime républicain,
Monsieur, où tant de ministres, et leurs épouses,
Laissent aller leurs pieds à la va-comme-je-te-pousse,