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GUIDE DU BON SENS

EUDOXE. — Il serait avare de chaque brin de fumier.

POLYDOXE. — N’empêche que donner à un avare, c’est ajouter à son avarice, s’en faire le complice inconscient, lui permettre de se développer davantage à la faveur et dans la mesure des dons recueillis. C’est bien votre avis, cher Eudoxe, qu’il est prudent et sage de ne rien donner à un avare ?

EUDOXE. — Si, la fièvre, cher Polydoxe, la gale et la peste.


IV. — LA GOURMANDISE.

POLYDOXE. — N’est-ce pas faire beaucoup d’honneur à la gourmandise, cher Eudoxe, que de l’avoir ainsi comptée parmi les péchés capitaux, c’est-à-dire les fautes et défauts où il est le plus douloureux de voir sombrer les hommes, parmi leurs vices éminents ? Le gourmand ne cause de tort qu’à lui-même et la gourmandise, contraire à l’hygiène et si nuisible à notre santé, ne semble-t-elle pas porter en elle son propre châtiment ?

EUDOXE. — Certains vices ou péchés sont d’autant plus dangereux, cher Polydoxe, et d’autant plus importe-t-il d’en dénoncer le danger, qu’ils se présentent à nous sous un vi-