mêmes réserves que le bon sens apporte à toutes ses recommandations :
— Faites du sport, mais en proportion de vos forces ; faites du sport, mais modérément.
Et voilà qui suffit à nous indiquer tout de suite qu’il y a ici une notion à laquelle le bon sens restera obstinément rebelle, qui demeurera pour lui le type même de ce que l’on ne peut raisonnablement proposer, raisonnablement accepter, supporter : c’est la notion du record ; battre un record, ce sont les gens qui prétendent battre des records qui sont à battre !
L’idée et la passion du record sont d’abord liées aux notions de distance et d’altitude, c’est-à-dire que, dans les limites du Paradis Terrestre, le premier homme, apparemment, ne songeait guère à battre des records de marche. Ce ne peut être qu’à partir du moment où il a été chassé du Paradis qu’il s’est peu à peu préoccupé, lui, puis ses descendants, d’aller toujours plus loin et toujours plus vite.
Il est remarquable, en effet, que la préoccupation qui, chez les hommes, semble dominer toutes les autres, c’est celle de la vitesse obtenue soit par leurs propres moyens, soit par des instruments, et des appareils de locomotion, au perfectionnement desquels ils appliquent le meilleur de leur ingéniosité et de leurs facultés inventives.