— Puisque ceux qui n’ont pas la foi doivent, concernant la mort, s’en tenir à une hypothèse, on n’arrive pas à comprendre comment ils s’obstinent à rejeter, du moins comme une hypothèse, ce que la foi nous présente comme la certitude la plus consolante et la plus rassurante ; c’est un grand orgueil et une grande sottise que de ne vouloir être ni consolé ni rassuré !
— Nous répétons sur tous les tons que la vie est une vallée de larmes et que nous sommes prêts à la quitter sans regret ; nous le répétons pour tâcher de nous en persuader ; mais nous ne persuadons ni nous-mêmes, ni personne, et, si la vie est une vallée de larmes, qu’ils sont peu nombreux ceux qui ne pleureront pas toutes leurs larmes à l’instant de ne plus pleurer !
— Un sentiment, à l’heure de la mort, pourrait en atténuer la tristesse désolée, c’est un sentiment de curiosité ; mais il faudrait être joliment curieux pour se montrer, à cette heure, curieux à ce point !…
— On consent à mourir quand on ne peut plus faire autrement.
— Que les vivants sont donc hypocrites avec les morts !