VIII
LE LANGAGE DU BON SENS
À qui parle le langage du bon sens, il n’est pas encore question de décerner un diplôme, comme aux élèves diplômés des langues orientales.
Mais il n’en est pas moins remarquable que l’on s’intéresse au langage du bon sens, comme à l’idiome spécial d’un pays étranger, importé chez nous par de hardis explorateurs, vocabulaire surprenant de quelque peuplade lointaine.
La vérité est que tout le monde, cependant, connaît ce langage, qui est, en quelque sorte, la langue maternelle de chacun. Mais il semble que l’on se refuse ou que l’on hésite à en user couramment, comme s’il ne convenait pas aux esprits distingués, cultivés, comme si les expressions qui le composent, apparaissaient vulgaires, grossières, trop communes et contraires au ton de la bonne compagnie.