Page:Francœur - Flore parisienne, 1801.djvu/11

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

PRÉFACE.

La Botanique a fait de grands progrès depuis les Bauhin, Fuchs et Cœsalpin : les travaux de plusieurs illustres naturalistes ont fait prendre tour-à-tour à cette science une face nouvelle. Tournefort a, dans son ingénieux système, développé le génie le plus profond ; et il a remplacé des notions vagues et obscures par des principes sages et lumineux ; mais sa méthode devint bientôt insuffisante. Il étoit réservé à Linnée de porter dans l’étude de la botanique cette clarté et cette précision qu’on avoit encore à désirer : la découverte des sexes des plantes, et le changement de la nomenclature, sont des services signalés que cet homme extraordinaire a rendus aux naturalistes. Son système sexuel est un monument éternel du génie : mais malheureusement il est plus beau dans la théorie qu’utile dans la pratique. On y trouve une multitude d’exceptions, des plantes séparées ou rapprochées contre l’ordre manifeste de la nature, etc.

Les Jussieu ont enfin donné une méthode complette, plus vaste, s’il est possible, que les desseins de la nature, et qui ne laisse plus rien à désirer sur l’en-