Page:François d’Aure-Geneviève ou L'innocence reconnue tragédie, 1670.djvu/83

Cette page n’a pas encore été corrigée

DE|c}}

On peut assez juger que sans lui être acquise

Elle n'avait pas su sa funeste entreprise.

GERMAINE

.

Pourquoi donc si longtemps la vouloir retenir.

CLOTILDE

1520 C'est pour la consoler, et pour lui maintenir

Tout le bien de Golo que le Prince lui donne.

GERMAINE

.

Son bien fera bientôt oublier sa personne.

À ce compte je vois que seule j'ai perdu

En Golo tout mon bien si longtemps attendu. 1525 Que le soin de ma mère et de moi se termine

À me voir en l'état d'une pauvre orpheline.

Sans parents, sans amis, sans appui, sans secours,

Seule j'ai tout perdu.

CLOTILDE

À quoi tend ce discours ?

GERMAINE

.

Golo se détruisant n'a fait que me détruire ; 1530 Je ne sais plus, Madame, où me pouvoir réduire.

OTHON

Madame, elle n'aurait qu'à me donner sa foi

Pour pouvoir librement se réduire chez moi.

CLOTILDE

Si c'était tout de bon, vous voyez, ma

GERMAINE

Qu'Othon vous fait un offre à vous tirer de peine. [ 23 ]

GERMAINE

.

1535 Qu'il m'aimât autrefois, je pourrais m'en louer :

Mais qu'il m'aime à présent, je ne puis l'avouer.

Othon attend beaucoup, ma fortune est bornée ;

Il est dans la faveur, je suis abandonnée.

OTHON

Je suis cité, Madame, et sais mon comparant, [ 24 ] 1540 Vous priant de m'ouïr sur notre différent.

Si ma partie veut se donner quelque pause,