Page:François d’Aure-Geneviève ou L'innocence reconnue tragédie, 1670.djvu/55

Cette page n’a pas encore été corrigée

855 Parurent parmi les chaleurs

Des feux Français de notre Compagnie,

Qui firent vivement sentir

Des Sarrasins l'espérance trompée,

Avec le cuisant repentir 860 D'avoir choqué leur cour et leur épée,

Après que ce dessein si rogue et si bravant, [ 10 ] [ 9 ]

Fut réduit en succès de fumée et de vent.

Votre épée jointe à la mienne,

Et votre cour réduit au mien, 865 Ont été l'unique soutien

De l'Université Chrétienne.

Partant, invincible Vainqueur,

Vous écrivant, j'ajoute à mes paroles

Mon épée jointe à mon cour, 870 Afin de vous décrire en ces symboles,

Et vous en fais le don d'un généreux amour ;

Car l'ayant eu de vous, je vous dois son retour.

Je sais qu'aucune défaillance

Ne vous arrivera jamais, 875 Et de ma part je vous promets

D'éterniser notre ancienne alliance,

Je m'assure que vos bontés

Qui m'ont ravi par un amour extrême,

Rendront miennes vos volontés, 880 Me réputant pour un autre vous-même :

Et d'amour et d'effort tous deux réduits en un,

Nous porterons le cour et l'épée en commun.

Ainsi contents sans aucun autre,

Jouissons de tout notre bien ; 885 Veuillez posséder tout le mien

Comme je veux posséder tout le vôtre.

J'ai des affaires importants [ 11 ]

Dont le porteur vous fera confidence,

Et que nos courages constants 890 Dans quelques jours mettront en évidence.