femmes.
Votre cour ? J'en ressens le mien épanoui,
Prêt à chanter depuis que je vous ai ouï.
LA VIERGE.
Chante, ma Geneviève, entonne et te console
Dans les doux mouvements formés par ma parole.
GENEVIÈVE en chantant, appuyée et regardant la Vierge. 575 Adieu le monde, adieu la Cour,
Il n'est plus rien qui m'y retienne,
Puisque la Mère de l'amour
M'a dit qu'elle était toute mienne.
Je veux son cour, et ne veux plus 580 Vivre d'amour que de la sienne,
Tous les cours me sont superflus
Puisqu'elle a dit qu'elle était mienne.
C'est elle-même qui l'a dit,
Et veut que son cour me soutienne : 585 Rien ne m'est mis à l'interdit,
Partout, puisqu'elle est toute mienne.
LA VIERGE.
Courage, Geneviève, en te plaignant si fort
Des maux que tu souffrais, n'avais-tu pas grand tort ?
J'ai péché, je l'avoue.
LA VIERGE.
Or sus pour me complaire 590 Que ferais-tu pour moi ?
Hélas ! Que puis-je faire
Voyant que vous daignez me paraître et venir
Pour me réconforter au lieu de me punir.
LA VIERGE.
Te paraître, c'est peu ; je réserve à ta vue
Le comble des grands biens dont ma gloire est pourvue.