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HENRY

Que je reçois ces mots d'un cour épanoui.

Vous voulez être mienne ; Où suis-je, qu'ai-je ouï ?

Ô mon Dieu ! Mon Seigneur ; Madame, ma Maîtresse 2370 Je ne sais où je suis, je me perds d'allégresse.

SIFROY

Jouissez, chers Amants, par vos fidélités

Des biens d'un déloyal que vous seuls méritez.

HENRY

Puis-je prendre un baiser sur cette main céleste.

SIFROY

C'est assez : ci-après nous parlerons du reste.

GENEVIÈVE

2375 Encor n'est-ce pas tout.

SIFROY

Mon cour, je vous entends,

Tous nos bons Serviteurs doivent être contents.

La fortune d'Henry tient Othon en haleine,

Je vois ses yeux dressés sur sa chère Germaine.

Des services de l'un j'en ai été ravi, 2380 Et l'autre en vous servant m'a dignement servi.

Çà (cher Othon) tu vois Germaine ici présente,

Sachons si ce parti te rit et te contente.

OTHON

Monseigneur, ce parti m'a toujours contenté :

Mais il ne m'a pas ri comme j'ai souhaité. 2385 Depuis notre retour tout ce que j'ai pu dire

Pour chatouiller son cour, ne l'a jamais fait rire.

Je l'ai toujours vu froide en des certains soupçons,

Quoi que j'aie opposé mes feux à ses glaçons.

GENEVIÈVE

Germaine, voyez l'époux que le Ciel vous destine.

GERMAINE

.

2390 Madame, je ne suis qu'une pauvre orpheline,

Othon est trop puissant, il ne veut point de moi.

OTHON

Daignez me recevoir comme je vous reçois.