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VI
PRÉFACE

d’homme de lettres qui s’annonçait déjà brillante, vous aviez résolu de vous faire, par la presse et par le livre, le champion, le propagateur de « l’Idée aérienne ».

La lâche était ardue, surtout à cette époque. Mal informé, prisonnier de préjugés antiques, le public accordait à peine une attention railleuse aux travaux de ceux qui s’efforçaient, la terre étant conquise, d’annexer l’espace aérien au domaine de l’homme.

Pour éclairer l’opinion, vous commenciez alors un labeur journalistique, continué depuis une défaillance. Votre foi ardente, votre enthousiasme s’exprimaient en des chroniques colorées, vivantes, chaleureuses. Retenu tout d’abord par le charme puissant du style, le lecteur y puisait, sans même s’en douter, les notions claires, précises et sûres, qui lui permettaient de comprendre l’œuvre entreprise et d’en sentir toute la grandeur. Vous le guidiez par la main vers ces horizons nouveaux, ces lointains magiques, entrevus jusqu’alors par de rares initiés, et qui sont aujourd’hui si distincts et si proches ! Ce rôle d’éducateur, la plus pure noblesse du métier d’écrivain, nul ne l’a mieux compris, nul ne l’a plus brillamment rempli que vous. Le suffrage unanime du public, l’estime de vos confrères vous en ont récompensé.

Vous avez voulu faire mieux encore. Aux aperçus forcément partiels et fragmentaires du journaliste technique, dominé par l’actualité et les nécessités quotidiennes de l’information, vous teniez à joindre