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Quelques heures après, désirant savoir si les bourgeois ne se ralliaient pas à leurs sections et à leurs bataillons, et s’il restait encore quelque espoir qu’il se fît un mouvement en sa faveur, Sa Majesté ordonna à M. d’Aubier de parcourir Paris.

Dès son retour, il dit au Roi que, dans les différentes sections, des gens armés de piques avaient chassé les bourgeois, les avaient, en partie, désarmés, et qu’ils rédigeaient un acte d’adhésion à la conduite que l’Assemblée nationale avait tenue.

Le château ayant été mis au pillage et les scellés apposé sur tout ce qui pouvait y rester, linge, vêtements, effets, tout manquait à la famille royale. Dans ce dénuement absolu un officier des cent suisses, M. Pascal, à peu près de la même taille que le Roi, envoya quelques objets pour le service de Sa Majesté. La Reine reçut, par la duchesse de Gramont[1], du linge de corps et plusieurs vêtements. L’ambassadrice d’Angleterre en France, la comtesse de Sutherland[2], ayant un fils du même âge que M. le Dauphin,

  1. Philippine-Louise-Catherine de Noailles, duchesse de Gramont.
  2. Élisabeth, baronne de Strathnaver, comtesse Gower, et duchesse de Sutherland, avait alors un fils, Georges-Camille (plus tard duc de Sutherland), né le 8 août 1786, c’est-à-dire de seize mois plus jeune que le Dauphin.