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au château toute la nuit et qui ne l’avaient relâché que d’après les Ordres réitérés du Roi. D’après l’ordre exprès de Sa Majesté, ils composèrent donc, avec plusieurs Suisses, l’escorte qui veilla a sa sûreté et à celle de sa famille lorsqu’il se rendit à l’Assemblée.

Cette escorte était commandée par M. Tassin de l’Étang, commandant en second, et par MM. les officiers suisses.

Les grenadiers du bataillon des Filles-Saint-Thomas furent, ainsi que leurs chefs, dans l’intérieur de l’Assemblée nationale, espérant encore trouver l’occasion de faire un dernier effort pour

    Seine en l’an V, puis substitut de la Cour impériale, décoré par Louis XVIII en 1814) :
    « — J’étais présent au Conseil général lorsque Pétion revint du château dans la nuit du 10 août : après avoir rendu compte des dangers qu’il prétendait avoir courus, il se retira et il alla se coucher dans son hôtel. Il pouvait être une heure ou deux du matin. Ce fut dans son hôtel qu’il fut consigné. Lorsque, entre cinq et six heures du matin, on vint nous notifier que le peuple souverain avait destitué le Conseil général et que nos remplaçants venaient se constituer en notre lien et place je fus, ainsi que M. Royer-Collard (aujourd’hui directeur général de la Librairie et de l’Imprimerie) et M. Biderman, banquier, chargé d’aller informer de cet incident le maire, le directoire du département et l’Assemblée nationale. Nous nous rendîmes d’abord chez Pétion. Nous fumes introduits dans sa chambre a coucher, M. le Maire dormait alors dans son lit d’un profond sommeil, et les colonnes armées débouchaient par tous les points et se portaient au château. »