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auxquels je puis me fier ! Donnez-moi votre parole d’honneur d’exécuter ce que je vais vous demander.

— Vous obéir est notre devoir, lui répondit M. de Clermont, Votre Majesté peut compter sur nous.

— Eh bien, jurez-moi tous les deux, ajouta-t-elle, de me clouer plutôt à cette place que de souffrir que j’en sorte !

Le Roi entra alors dans le cabinet du conseil après avoir appris la mort de M. Mandat[1], qui périt percé de mille coups à l’Abbaye Saint-Germain.

Officier au régiment des gardes-françaises, M. Mandat avait joui dans ce corps de la réputation d’un homme d’honneur et de probité. Les avantages qu’il crut trouver dans la nouvelle

  1. Mandat, commandant de la garde nationale, venait d’être massacré à l’abbaye. C’est lui qui avait préféré, lors de la défense du château dont il avait été chargé, attendre l’attaque des insurgés et ne pas prendre l’initiative des hostilités. C’était un homme d’honneur et de probité parfaite, écrit M. Hüe. On trouve, dans les papiers dudit M. Hüe, cette note autographe du roi Louis XVIII sur Mandat : « M. Mandat était un homme peu entreprenant, mais fidèle. » A.-J. Galyot de Mandat, ancien capitaine aux gardes, était l’oncle de madame Thomassin de Bienville qui périt révolutionnairement en 1794. Fouquier-Tinville reconnut alors qu’il n’y avait aucune charge contre elle, « mais, ajouta-t-il, elle se nomme Mandat. Je conclus à la mort ».