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qu’il s’était vu entouré de loups, de tigres, de bêtes féroces qui voulaient le dévorer…

Chacun se regarda sans oser proférer une parole, les mêmes gardes le traitèrent cependant avec égard pendant tout le temps qu’ils demeurèrent auprès de ce personnage.

Madame de Tourzel, qui se trouvait présente, Sans se dissimuler le danger qu’elle avait à remplir ses fonctions, mais qui, par son zèle, méritait les paroles dont l’avait honorée la Reine en lui remettant ses enfants après la retraite de la duchesse de Polignac : « Je donne en dépôt à la vertu ce que j’avais confié à l’amitié », nous pris, sur ces entrefaites, de vouloir bien aller demander à Madame Élisabeth un livre que la Princesse lui avait promis. Je fus très frappé en regardant le titre de cet ouvrage. C’étaient des Pensées sur la Mort. Madame de Tourzel, prévoyant en effet qu’elle serait arrêtée, voulait se préparer à tout événement[1].

« Tant que dura cette captivité qui suivit le

  1. Ces détails sont reproduits, d’après Hüe, dans Louis XVII, sa vie, son agonie et sa mort (t. I, pp. 136 et suiv.) par M. de Bauchesne, qui a beaucoup emprunté aux Dernières années de Louis XVI. Nous devons aussi à M. le duc des Cars de précieux renseignements concernant les rapports de madame de Tourzel et de Hüe.