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quelques minutes, M. de la Fayette sortit de l’appartement avec un air satisfait ; en passant, il serra la main à quelques gardes du corps. « Messieurs, leur dit-il, tout est arrangé : les anciens gardes-françaises vont reprendre leurs postes au château. Le Roi veut que demain vous arboriez la cocarde nationale. » Descendu de l’appartement, le général fit la distribution des postes que les circonstances avaient forcé le Roi de lui remettre. De là, retournant à l’Assemblée, il alla se concerter de nouveau avec ses partisans.

Le soir de cette sinistre journée, dès que le Roi fut seul, il me fit appeler. « Allez chez la Reine, dites-lui de ma part d’être tranquille sur la situation du moment et de se coucher. Je vais en faire autant. »

Vers deux heures après minuit, M. de la Fayette, revenant au château, apprit que le Roi était couché. Il assura que la tranquillité régnait dans la ville. Je veillai ainsi que plusieurs officiers à la porte de Sa Majesté.

Le lendemain ne fut qu’une série d’horreurs. Des hurlements épouvantables emplirent le palais de nos rois ; — des bandits criaient pour avoir la tête de la Reine, — des gardes furent massacrés.