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pour, de là, monter au château. Presque aussitôt, d’après un ordre du Roi, elles retournèrent aux écuries.

On proposa (et plût à Dieu que ce conseil eût été suivi) que du moins la Reine et ses enfants partissent pour Rambouillet. Déjà même sur la route, étaient disposés des piquets de gardes du corps et de troupe à cheval pour assurer la marche : mais la Reine rejeta ce conseil. « La personne du Roi, répondit-elle, est en danger. Jamais, non jamais je ne l’abandonnerai : je partagerai son sort, quel qu’il soit. Veulent-ils ma mort ? je saurai l’affronter. » Sur la demande de l’Assemblée nationale, et sur les instances de M. Mounier, qui conseilla de céder à l’orage, le Roi accorda son acceptation pure et simple aux articles de la constitution.

« J’accepte purement et simplement, écrivit-il de sa main, les articles de la constitution, et la déclaration des droits de l’homme, que l’Assemblée nationale m’a présentés. » Cette acceptation, lue à l’Assemblée, fut couverte d’applaudissements.

Quelques émissaires, chargés d’aller reconnaître les forces qui se dirigeaient sur Versailles, n’apportèrent aucun renseignement positif. Vers