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du Roi et sur le danger de le compromettre, arrêtèrent ce mouvement. Sur ces entrefaites, un capitaine de la garde nationale, M. Marrier, commissaire général de la maison de M. le Dauphin, s’étant détaché de sa troupe, aborda un officier des gardes du corps (M. le comte d’Albignac) : « Monsieur, lui dit-il, si un seul coup de pistolet part de vos rangs, il y sera répondu par une décharge générale. Les dispositions de la garde nationale sont atroces : dans ma compagnie, je compte à peine trois ou quatre honnêtes gens qui se feront tuer avec moi pour votre défense. Mon fusil est a deux coups, chacun tuera son homme ; mourir ensuite avec vous, c’est tout ce que je puis. »

Vers sept heures, après l’audience donnée par le Roi à la députation de l’Assemblée, et à celle des femmes de Paris, qui étaient descendues en s’écriant : « Vive le Roi ! nous aurons du pain ! »les gardes du corps se disposèrent à rentrer dans leurs quartiers. Le commandant en second de la garde nationale de Versailles, le marquis de Gouvernet, fils du marquis de la Tour-du-Pin, ministre de la guerre, vint lui-même les inviter à la retraite. « Messieurs les gardes du corps, leur dit-il, pourquoi ne pas vous retirer ? La garde