Page:François Hüe - Souvenirs du Baron Hüe publiés par le baron de Maricourt, 1903.djvu/45

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

se tramait dans l’ombre le plus noir des complots : je veux parler des événements d’octobre 1789, dont je fus le malheureux témoin, et dont je dois rapporter ici quelques particularités.

On sait que, le 5 octobre, le bruit s’était répandu dans Paris que la milice arrivait avec un appareil formidable, que la famille royale était menacée et les têtes mises à prix.

Maillard, l’organe de la populace, était venu à la barre de l’Assemblée, conduisant une troupe de furieux qui réclamaient du pain. La séance avait été suspendue.

Le Roi était alors à la chasse dans une maison de plaisance.

Avant son départ pour Meudon, il n’avait reçu aucun avis de l’événement qui se préparait ; le comte de Saint-Priest[1] lui dépêcha un courrier, que, pour plus de sûreté, le marquis de Cubières, écuyer cavalcadour, s’offrit de remplacer. La lettre du ministre instruisait Sa Majesté de l’avertissement que M. de la Devèze venait de donner des mouvements séditieux de la capitale, de la marche des colonnes parisiennes sur Versailles, de l’arrivée des femmes et des brigands armés,

  1. Ministre de la maison du Roi.